Cordial salut à vous!
Vous fûtes des auditeurs intelligents et sensibles, MERCI!
Voici le support, en ".pdf", à méditer (attention, document "lourd" -5Mo-.....) MOI
ARGUMENTUM:
Des parents parlent de leur enfant, le définissent comme un peu « timide », pas très sociable, voire un peu terne... Et on le voit hilare, actif et épanoui, avec ses copains lors d'un entraînement de rugby: cette publicité est symptomatique de la capacités des enfants à explorer plusieurs personnages et.... des parents à se tromper!
Comment, à travers ces divers « rôles », élaborer son propre « Moi », comment ne pas se fourvoyer en s'arrêtant à UN personnage, comment être sûr -autant que faire se peut- de qui on est? La conférence tentera de donner quelques pistes de réflexion, en insistant sur ce qui est source de souffrance, voire de pathologie.
D'abord fusionnel avec sa mère (perceptions sensorielles, émotions), l'enfant « objet » devient -partiellement- « sujet » en percevant l'absence: c'est cette frustration qui va amener à la formation lente d'une Identité, avec l'élaboration de consolations personnelles (« dodo ») et l'apprentissage des FRONTIÈRES (« jour/nuit », « fusion/solitude », « agitation/calme », « jeu/sérieux », puis, plus tard, « public/privé », « Bien/Mal », « Licite/Illicite »...). Parfois les parents, culpabilisés par les pleurs et le supposé « chagrin », sont flous dans l'instauration de ces frontières, avec des conséquences pénibles (enfant « fusionnel », incapacité à développer son Imaginaire pour évacuer l'ennui, consommation de jouets en brèves séquences, enfant-roi, etc...).
Plus tard, l'enfant, encore bien évidemment « objet » à éduquer, va expérimenter en tant que « sujet pas encore autonome » plusieurs types de « je », personnages opportunistes correspondant aux diverses situations: il va falloir donner des gages aux parents, aux professeurs, aux copains, changer de rôle dix fois par jour, en ne sachant pas vraiment à quel moment le « vrai Moi » est là. Si le doute persiste, si l'écart entre le personnage officiel (« Mon fils est timide », « cet élève est paresseux ») et le Moi encore flou est grand, l'adolescent peut être tenté par l'extrême douleur, le risque, pour enfin exister...
Tâchons donc de ne pas enfermer les enfants dans un « FAUX SELF », laissons les expérimenter des personnages, sans être dupes, tout en répétant que l'adolescence, c'est du changement, de la mue, de la quête... Donnons des règles nettes, la culture qui permet de faire le deuil des insatisfactions, tâchons enfin d'assurer les conditions d'un Futur enthousiasmant. Sachons aussi, parfois, nous taire: les adultes ont parfois tort d'avoir raison!