La quasi totalité des patients voudraient ne plus souffrir (soit!) mais... sans changer. En somme, gommer le "Grand Autre" , dans une fascinante pensée magique, et jouir avec les MÊMES axiomes, la MÊME "vision du monde" pourtant exogène, archaïque et manifestement contre-productive voire toxique...

Donc, voici:

PETITE CLARIFICATION QUANT AU TRAVAIL THÉRAPEUTIQUE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE…

1) Le cerveau est doté de « plasticité », sauf cas rares (psychoses, maladies mentales, malformation congénitales, accidents) : donc il peut changer !

2) Dans la petite enfance, le comportement est « modélisé » par

a) le désir de « plaire », d’être reconnu, aimé (parents, puis pairs, Institutions…)

b) la « Vision du Monde » proposée par le « discours Alpha » parental (morale, protection…)

c) (Surtout !) , le comportement réel des parents (statut du monde extérieur, de l’Altérité, du Désir, de l’Inopiné, du Temps, etc.)

3) Ces premières « modélisations » se modifient (école, pairs,…), la personne va « essayer » plusieurs stratégies successives (« phases identificatoires ») et s’attarder à celles qui sont « efficaces » (choix « opportuniste », ponctuellement)

4) La plupart du temps, l’individu perçoit l’inadaptation de sa stratégie du moment et... en change !

5) Parfois, il s’obstine, et malgré les souffrances il peut s’enkyster dans une « posture » efficace au moment « T » mais obsolète voire toxique au moment « T +1 ».

6) L’absence de joies (de plaisirs, de bonheur) peut, un temps, être « compensée » par l’excitation du DRAMA (vécu, narré, partagé, ou vu/entendu…) et/ou anesthésiée par antidépresseurs, drogues et addictions diverses

7) À terme, elle peut se chroniciser en « dépression » (effondrement du psychisme, en guise de « protection »…)

8) Le propos d’une psychothérapie est :

a) de permettre de reconnaître l’inefficacité / toxicité de ses fonctionnements

b) de « déniaiser » les leurres en en comprenant les origines (scénario d’enfant que l’on persiste à bégayer une fois adulte...)

c) d’imaginer et de tester (il faut donc « s’autoriser de soi-même !... » de nouveaux comportements (triple rapport de Soi à Soi, de Soi à Autrui, de Soi au Monde) moins « téléguidés » par le Passé.

→ → → C’EST CELA, ADVENIR …

« Deviens qui tu es, quand tu (l') auras appris » / « Ge/noi /oi(=oj e)ssi\ maqw/n. » 

PINDARE,  Pythiques, II, vers 72.