SCHÈME ANALYTIQUE : MODESTE COUTEAU SUISSE (simplifié!) …
La mode et l’inclination des médias pour l’INSTANTANÉITÉ valorisent les discours convenus, modélisés à l’envi : prime à l’émotion, au ressenti, à la « petite phrase », à la victimisation, bref au PATHOS ; la validation d’une ânerie est aisée : « on se lâche, on ose parler, on ose transgresser, être « décomplexé », YOUPPIE !
Je rappelle ici le schème analytique, qui discerne (en identifiant et combattant les résistances à « dénouer » - en Grec ancien, « ana » de bas en haut, en remontant, « luô *» je dénoue!) quatre strates.
1) LE DISCOURS CONVENU
Il correspond aux « postures sociales », ou plutôt aux « positions » induites par le groupe de référence (une « posture » est consciente, volontaire, une « position » l’enkystement involontaire dans un rôle opportuniste, avec le risque de « faux self ») ; ainsi, les discours sont-ils pétris de truismes dont l’axiomatique est décidée par la meute (« bien pensance », « grille » de lecture universaliste – « catholou **»,« catholique », on ne rit pas!), dont la fonction est de montrer son appartenance à un groupe, une communauté : en ce sens, ce discours participe à l’ « habitus » et « narcissise » le locuteur tout en donnant des gages de vassalité aux prescripteurs.
2) LE PULSIONNEL
Dès que le contrôle s’érode (effet de meute, « mode », modélisation des médias, légitimation du compulsif, hystérisation), l’Affect éclate sous des formes de plus en plus « sauvages » (chaque jour des émissions de TV permettent d’entendre des adultes s’insulter et se blesser - « ta robe de mariage est nulle », « votre hôtel est mal tenu », les « vannes » qui font le miel/fiel des émissions d’Hannouna , Ruquier, Ardisson & Cie), d’où le redoutable impérialisme de la QUÉRULENCE (verbale, mais aussi judiciaire -on demande « réparation » au pénal…. et au civil) validée sans la nécessaire approche scientifique.
Dans les premiers entretiens individuels (consultations) ou collectifs (Analyse de la Pratique, Supervision), les deux premières strates occupent le terrain du discours, se confortant de leur propre antienne.
3) LE NON DIT PUBLIQUEMENT
Cette double posture publique s’efface dès lors que la personne accepte de parler « vraiment » d’elle : libérée des injonctions sociales et des inhibitions groupales, elle peut, a demi-mots puis de plus en plus lisiblement, expliciter son triple rapport de Soi à Soi, Soi à Autrui, Soi au Monde. Sous le masque apparaît, souvent comme une belle surprise, une autre personne, un peu moins jouée (« persona », en Latin , signifie « rôle ») , et l’analyse permet -soyons optimiste !- de dépasser l’apparence (l’ « eïdos » de Platon) et de mieux discerner le Moi (« ousia*** ») .
4) L’INCONSCIENT
L’analyse croise alors des silences, des « présences en creux » : L’Inconscient joue comme un tamis qui filtre -et heureusement!- les aspérités du monde, des blessantes scories au trauma majeur : les faits et/ou leur interprétation archaïque sont recouverts d’un voile d’oubli (déni / dénégation / scotomisation / amnésie…) invisible mais actif (phobies, décompensations, etc …) .
L’analyse peut amener à « dire autrement » le Passé (cf. « Secrets de famille », sur ce blog…), de discerner les rails qui subrepticement vous inhibaient et, au mieux, de s’autoriser à mieux explorer le triple rapport cité plus haut...
Le texte en .pdf et... sur fond blanc!