Chèr(e) vous !
Le présent billet précise les propos sur le « FAUX SELF » déjà abordés ici (http://www.taneb.org/2017/05/personne/faux-self/position/posture/ousia/eidos.06-05-2017.html); divers commentaires, à la suite de formations « Analyse de la Pratique » , de stages divers dans des Institutions variées (FAM, EPHAD, Éducation nationale, Maisons d’arrêt) et… d’entretiens individuels, ont souligné, parfois de manière polémique (« Mais alors, vous prônez l’hypocrisie ? Moi je suis toujours comme je suis ! »... ), la difficulté à passer, en le décidant, de son « MOI » à une « posture », de revenir à son « ousia » (« ou)si/a ») tout en étant ouvert à l’Altérité (de l’osmose amoureuse à la simple « coloration » amicale et/ou pédagogique).
Deux risques guettent toute personne :
1) L’ancrage dans un schéma « incestueux » : l’Autre est considéré comme nécessairement intrusif, et on se refuse à quitter sa « zone de confort » pour élaborer un code commun (« muthos », cf. les « cattléyas » dans Proust, les anecdotes familiales drôlatiques et… les Mythes qui jouent avec les structures anthropologiques de l’Inconscient…) : toute CommUNIcation est alors impossible, remplacée par une vision du monde fondée sur l’opposition, perçue comme ontologique, « victime/bourreau ».
2) L’enkystement dans un « faux self », production d’une double logique :
a) un traumatisme archaïque, des injonctions trop « essentialisantes » ont amené l’individu à élaborer une série d’ étayages (« masques ») qui le protègent opportunément au moment « t », mais qui n’ont plus grand sens dans la durée, armure peut-être efficace mais… lourde et rapidement vécue comme « nature » (« caractère » dit comme « congénital » → névrose de destinée)
b) pour complaire à l’Autre, ou du moins à ce que l’Autre dit être sa demande, l’individu « joue » le rôle gratifiant, au point d’oublier qui il est… Or la demande le l’Autre est, elle aussi, opportunément « hystérisée » : ce jeu de miroirs successifs empêche toute évolution, pour ne par « trahir » les images de miroirs à la fois narcissisants et narcissisés.
De plus, ce schème « spéculaire » empêche à terme tout échange, puisque les «Mois » ne peuvent plus être convoqués parce qu’érodés. C’est le sens (un des sens…) de la phrase de Lacan : « Aimer, c’est vouloir donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas » (Séminaire XII, 1965).
Cet écueil est d’autant plus pernicieux quand les individus, réitérant d’antiques interdits infantiles (pour plaire ou… par « honte », le Désir étant souvent transgressif!), rechignent aux « signifiants », dans la pensée que « C’est mieux si l’Autre devine » (parole entendue « n » fois en analyse…).
La Clinique montre clairement que les personnes engluées dans un « faux self » ont abandonné toute pratique « ressourçante » où le Moi puisse jubiler, au profit (!) d’activités cohérentes au « faux self », performatives, convenues, profanes, linéaires… sauf à se livrer au Risque, à la Douleur et à la Crise, instrumentalisés pour « se prouver qu’on existe ».
Je reste persuadé et convaincu (la nuance n’est pas de trop…) que l’analyse permet de rendre à César ce qui est à César….
Τὰ Καίσαρος ἀπόδοτε Καίσαρι καὶ τὰ τοῦ θεοῦ τῷ θεῷ. (Marc, XII, 13-17; Matthieu, XXII,21; Luc, XX, 25)
« Deviens qui tu es, quand tu (l') auras appris / Γένοι’ οἷος ἐσσὶ μαθών. » ( Pindare, Pythiques, II, vers 72.)
Le texte, sur fond blanc...
Catleya...